Je suis née à Montréal dans le quartier Rosemont durant les années soixante. Dès mon plus jeune âge, l’art fait partie de ma vie : bricoler, découper et dessiner sont des pratiques qui intègrent mon quotidien. Au cours de ma vie, j’ai exploré de nombreuses techniques et médiums qui m’ont permis de découvrir mes préférences.
Contemplative et amoureuse de la nature, c’est en 2000 que je décide de quitter définitivement Montréal pour m’installer à l’extérieur du village de Durham-Sud, dans un petit rang de campagne, où la vie y est paisible et foisonnante. Entre ma passion pour ma famille, mon travail en réadaptation auprès des jeunes et des familles en difficultés et le rêve de vivre sur une fermette, près de la nature je n’ai pu me consacrer entièrement à ma passion artistique.
Aujourd’hui retraitée, j’explore mon médium de prédilection avec bonheur et je renoue pleinement avec ma créativité. Le batik, la peinture sur soie et le papier japonais sont des techniques qui me permettent d’exprimer ma perception du monde naturel.
Démarche artistique
Mon intention de création est intrinsèquement liée à la nature et aux perspectives que la lumière offre sur un sujet. Ma mission, en tant qu’artiste, est de célébrer la beauté de la nature et de partager ma vision personnelle de celle-ci.
Mes oeuvres incorporent des techniques de batik, de peinture sur soie ainsi que de papier japonais afin de créer des tableaux et des abat-jour. J’apporte ma propre interprétation à ces techniques d’art ancestrales.
Le batik est une technique qui consiste en une succession de bains de teintures et d’applications de cire chaude à l’aide de différents outils, sur un tissu de soie vierge. Le résultat apparaît par taches et textures de couleurs suscitant des effets contrôlés et parfois, imprévisibles. Par l’art de la peinture sur soie, je cherche la précision et le fondu des couleurs. Avec le papier japonais, j’explore la transparence, la superposition et la coloration du papier. Ces techniques demandent de la patience et de la minutie, car chaque étape doit être exécutée avec soin.
Le Batik
Le batik est une technique d’impression sur tissu. Elle consiste à utiliser de la cire chaude afin de créer des réserves entre les bains de teinture. Ainsi, à l’endroit où la cire est appliquée, la teinture sera bloquée. Les motifs peuvent être produits à l’aide de différents outils tels que des pinceaux, des éponges ou encore, un tjanting (outil avec un réservoir).
Le tissu est immergé dans des bains successifs de teinture afin de créer un motif et donc, la cire s’accumule progressivement en couche sur le tissu. La teinture doit progresser de la couleur la plus pâle à la plus foncée. Il faut tenir compte des additions de couleur et des mélanges qui en résultent. Une pièce de batik peut s’identifier par des effets de craquelures sur le motif. Lors du rinçage de la pièce, la cire est volontairement craquée provoquant ainsi des infiltrations de teinture sous la cire lors du prochain bain de teinture. À la fin du procédé, l’oeuvre est placée entre des feuilles de papier et la cire est enlevée à l’aide d’un fer à repasser. Finalement, le tissu est nettoyé et fixé pour assurer la pérennité des couleurs.
Le batik est pratiqué en Inde, en Chine, en Côte d’Ivoire, en Malaisie, au Togo, à Madagascar et en Indonésie. Toutefois, le batik pratiqué à Javas depuis le 12e et 13e siècle, est reconnu pour être l’un des plus élaborés. La technique javanaise s’inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2009. Cependant, les experts ne s’entendent pas sur la période et le lieu d’origine de cette technique. Certains supposent qu'elle date d’un peu plus de 1000 ans et pourtant, des archéologues ont trouvés des traces de cet art ancestral en Amérique du Sud, au Moyen-Orient et en Égypte le situant av. J.-C..
La peinture sur soie
Cette technique ancestrale est issue de la Chine. Selon des artefacts trouvés à Changsha, la peinture sur soie prendrait naissance autour du 4e siècle av. J.-C.. Au cours des siècles suivants, l’influence s’étend au Japon, en Asie et en Europe de l’Ouest. Selon la région, cette technique évolue, se développe et apporte un éventail de possibilité dans la création.
La technique consiste à sertir avec de la gutta (gomme de latex) le contour des couleurs à peindre. Par la suite, les couleurs sont appliquées à l’intérieur du serti avec différents effets de fondus ou de couleurs unies. La soie doit être fixée pour qu’elle puisse être lavable et pouvoir ainsi, garder la pérennité de l’œuvre.
Le papier japonais (Washi)
Le Washi est un papier traditionnel fait de façon artisanale depuis le 8e siècle. Originaire du Japon, il est créé avec des fibres de mûrier à papier (Broussonetia Papyrifera). C’est un arbre d’où l’on tire une fibre longue, flexible et solide. Il existe au-delà de 400 sortes de papier Washi ayant des textures, des épaisseurs, des motifs et des couleurs très variés.
Chaque type de papier possède des caractéristiques spécifiques qui s’attribuent à différents usages traditionnels japonais comme la création de cerf-volant, d’ustensiles, de lanternes ou encore de panneaux de portes coulissantes. Il a été reconnu au patrimoine mondial culturel immatériel de l’UNESCO en 2014.
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